Pour le vice-Premier ministre, ce voyage a notamment pour but de « soutenir les efforts de médiation en cours ». - BELGA.
MAXIME PRÉVOT EN AFRIQUE DE L’EST POUR UNE OPÉRATION DÉMINAGE
Dans le cadre d’une mission de cinq jours, le ministre des Affaires étrangères se rend dans la région des Grands Lacs « pour poursuivre les efforts diplomatiques de la Belgique » et ainsi œuvrer à « une solution durable au conflit dans l’est de la République démocratique du Congo ». Par Ugo Santkin
Le ministre des Affaires étrangères se rend dès ce vendredi, jusqu’à mardi prochain, en Ouganda, au Burundi et en République démocratique du Congo. « Trois parties prenantes importantes pour trouver des solutions durables au conflit dans l’est de la RDC », a avancé Maxime Prévot (Les Engagés), mercredi en commission des Relations extérieures de la Chambre. Ce déplacement survient alors qu’un accord facilité par le Qatar a été trouvé entre Kinshasa et le M23 « pour œuvrer à la conclusion d’une trêve devant permettre l’instauration d’un cessez-le-feu ». Un texte jugé « positif » par le chef de la diplomatie belge.
C’est que la situation dans cette région riche en ressources et frontalière du Rwanda est plus que critique depuis quelques mois, avec la prise des grandes villes de Goma (Nord-Kivu) et Bukavu (Sud-Kivu) par le groupe armé rebelle M23, soutenu par Kigali (qui n’a jamais officiellement reconnu son implication dans les hostilités). Le texte publié conjointement mercredi ne précise cependant pas si cet engagement constitue une déclaration d’intention ou s’il sera formalisé dans l’immédiat.
Pour le vice-Premier ministre, qui sera entre autres accompagné par l’envoyé spécial belge pour les Grands Lacs Marc Pecsteen, ce voyage a pour but de « soutenir les efforts de médiation en cours », « expliquer directement aux interlocuteurs les prises de position et l’action de la Belgique dans les enceintes internationales » ou encore consolider les relations entre Bruxelles et les trois pays. Pour ce faire, Maxime Prévot devrait rencontrer les présidents des trois pays ainsi que plusieurs ministres. Bien qu’elle ait sûrement pu être bénéfique, une étape au Rwanda n’est pas « possible à ce stade », précise le SPF Affaires étrangères, Kigali ayant récemment rompu ses relations diplomatiques avec la Belgique depuis l’adoption unanime de sanctions européennes contre des chefs militaires rwandais, un responsable du secteur minier et plusieurs Congolais cadres du M23.
Si le ministre centriste compte souligner l’importance de s’attaquer aux causes profondes du conflit pour briser le cycle de la guerre, notamment en mettant fin au soutien extérieur à des groupes armés et en respectant l’intégrité territoriale du deuxième plus grand pays d’Afrique, Maxime Prévot ne manquera pas de rappeler que des « efforts » sont à fournir « en RDC même ». Pour la diplomatie belge, cela doit passer par l’arrêt de toute collaboration entre l’armée congolaise et les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), ainsi qu’avec les autres groupes armés, tout en reformant l’armée régulière.
En effet, la corruption au sein de celle-ci – ainsi qu’à d’autres échelons de l’Etat – est une des critiques régulièrement faites à Félix Tshisekedi. Depuis sa réélection fin 2023, marquée par de nombreuses irrégularités, le président congolais a perdu plusieurs alliés politiques. Dernièrement, c’est l’annonce du retour (non avéré) au pays de son prédécesseur Joseph Kabila (accusé de garder un « silence complice » face au M23) qui préoccupe l’actuel chef de l’Etat. En témoigne la suspension par l’exécutif des activités du parti de l’ex-président.
Si l’aspect économique de la mission dans la région des Grands Lacs ne sera pas négligé, Maxime Prévot, aussi ministre de la Coopération au développement, souhaite témoigner de la solidarité belge avec les populations directement affectées par le conflit en rencontrant des acteurs de terrain. Depuis plus de deux mois, les infrastructures de santé sont régulièrement prises pour cibles, poussant de nombreuses ONG à plier bagage. Selon l’ONU et le gouvernement congolais, les dernières violences ont fait des milliers de morts et forcé des centaines de milliers de personnes à quitter leur foyer. « Les violences et l’impact humanitaire subis par les civils, en premier lieu les femmes et les enfants, sont intolérables », dénoncent les Affaires étrangères dans un communiqué. Au cours des deux derniers mois, plus de 10.000 viols ont été enregistrés et, selon l’Unicef, dans 35 à 45 % des cas, les victimes étaient des enfants.
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