Des connexions troublantes entre le clan de Félix Tshisekedi, président de la RD Congo, et des cartels impliqués dans le pillage de cobalt dans le pays, ont été révélés dans une enquête menée par Joan Tilouine et Olivier Liffran pour Africa Intelligence.
Cette découverte a suscité de vives réactions dans le pays, mettant en lumière les enjeux complexes entourant l’exploitation minière illégale.
L’enquête se concentre sur la région de Lualaba, où des mines de cuivre et de cobalt sont officiellement sous le contrôle de la société kazakhe ERG. Cependant, une délégation mandatée par Kinshasa s’est vue refuser l’accès à une mine prétendument suspendue depuis 2023. Ce refus a été orchestré par la garde républicaine qui semble surveiller les intérêts de certains opérateurs étrangers extrayant illégalement ces ressources précieuses.
La présence de la garde républicaine dans les mines du sud de la RD Congo n’est pas nouvelle, mais elle est désormais massive et controversée. Cette force, censée protéger le président, est accusée de protéger les intérêts d’opérateurs illégaux, exacerbant ainsi les tensions autour de l’exploitation minière. Cette situation a conduit à une perte estimée à deux milliards de dollars par an pour des entreprises comme ERG, selon un rapport interne de la société.
Implications du clan Tshisekedi
Le rapport d’ERG pointe du doigt des cartels libanais et chinois, ainsi que des membres de l’élite congolaise, y compris plusieurs frères du président Tshisekedi. Bien que ces derniers nient toute implication, leur présence dans la région et leurs interactions avec ERG soulèvent des questions. Félix Tshisekedi, quant à lui, a exprimé sa colère face à ces allégations et a tenté de reprendre le contrôle de la situation par des accords internationaux et des visites diplomatiques.
La complexité de la situation est accentuée par l’implication de divers acteurs illégaux bénéficiant de protections puissantes. Les cartels libanais et chinois, opérant depuis longtemps dans la région, sont soutenus par des militaires locaux, rendant toute tentative de régulation extrêmement difficile. Cette situation pourrait ternir durablement l’image du président Tshisekedi, tant au niveau national qu’international.
Olivier Liffran, coauteur de cette enquête, souligne l’importance de ces révélations disponibles sur le site d’Africa Intelligence, qui continuent de faire des vagues dans le paysage politique et économique de la RDC.
Le cobalt fait partie des leviers de négociations entre le RD Congo et le Rwanda. Fin juin à Washington, les deux pays ont signé un accord qui comprend un volet économique portant notamment sur le secteur minier et des projets d’infrastructures devant jeter les bases d’une coopération économique. Washington espère ainsi sécuriser un approvisionnement stable en minerais essentiels comme le cuivre, le cobalt et le coltan dont le sous-sol congolais est très riche.
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